Sortie Hautes-Vosges du 26 Juin 2011

Cette année, notre sortie, à dominante botanique, eut lieu dans les Hautes Vosges et fut pilotée par Hervé Brulé. Nous nous sommes retrouvés à 9h30 à la sortie de Xonrupt-Longemer au carrefour entre la route montant vers le Col de la Schlucht et celle allant vers Retournemer. Environ 25 personnes étaient présentes, la plupart membres de la SHNM, mais aussi quelques personnes venues par l’intermédiaire de l’APBG et quelques membres du Cercle de Botanique Pharmaceutique.
Après nous être regroupés dans les voitures, nous avons pris la route vers Retournemer. Notre première station fut la tourbière de Lispach. Hervé Brulé commença par expliquer l’origine de l’accumulation de la tourbe dans les tourbières acides à partir de sphaignes et présenta le site, constitué de deux parties : une tourbière bombée d’une part et une zone de tourbière flottante d’autre part, appelée « le tremblant ». Nous ne sommes pas allés sur cette dernière, qui est intégralement protégée et contient des espèces fragiles qui ne supporteraient pas le piétinement, sans compter que cela présenterait des risques. Parmi les espèces observées, notons la petite plante carnivore Drosera rotundifolia . Si nous avions exploré « le tremblant », nous aurions sans doute pu observer D. longifolia. Toujours sur la partie bombée, Andromeda polifolia, une Ericaceae protégée au niveau national, est adaptée à la sécheresse comme en témoignent ses feuilles enroulées sur les bords et ayant des stomates à la face inférieure seulement. Elle est parfois parasitée par un champignon, Exobasidium vaccinei, qui fait que les feuilles deviennent rouge vineux et exsudent un nectar contenant les spores, ce qui attire les insectes. Une autre plante de la même famille est la Canneberge. Les touffes typiques de Scirpus cespitosus émaillent la partie bombée. Revenant vers les voitures en longeant le bord de l’eau, nous avons eu l’occasion de voir le comaret (Comarum palustre) ainsi que le trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata), deux espèces qui assurent le développement horizontal de la tourbière.
Nous sommes montés ensuite vers le col de la Schlucht et nous avons pris la route des crêtes vers le Nord pour arriver à la réserve de Tanet-Gazon du Faing. Près de notre parking, le tronc d’un arbre portait le très rare lichen Lobaria pulmonaria. Puis, sur le site lui-même, nous avons observé Empetrum nigrum, Eriophorum vaginatum et E. angustifolium près d’un « front de taille » dans la tourbe, qui témoigne d’une exploitation passée. Plus loin, nous avons pu observer, dans des trous d’eau, la monocotylédone Scheuchzeria palustris, unique espèce de sa famille et protégée au niveau national. Hervé nous présenta des branches sèches de Diphasiastrum x isssleri, un lycopode qui pousse dans une station non loin d’ici et qu’il avait exploré la veille. Les Diphasiastrum ont des feuilles en forme d’écailles appliquées sur les rameaux, ce qui les distingue des autres genres de lycopodes lorrains. En revenant vers le col de la Schlucht, on s’arrêta à une autre place de parking pour observer le lycopode en massue, Lycopodium clavatum.
Le groupe de voitures est reparti vers le Sud et, après avoir passé le Hohneck, nous avons garé nos véhicules à la ferme de Firstmiss. Empruntant les chaumes secondaires en direction du cirque du Rainkopf, nous nous sommes installés sous les hêtres sommitaux pour un repas tiré du sac. Peu après, la visite du cirque nous permit d’observer une flore mosaïque avec des plantes d’assez grande taille (plantes de mégaphorbiaie) mêlées à des espèces plus petites, typiques des suintements, certaines espèces étant des reliques glaciaires. On a pu observer en particulier Trollius europaeus, Allium victorialis, Parnassia palustris et les hampes florales en préparation d’Aconitum napellus.
Enfin, nous sommes repartis vers le Nord pour atteindre notre quatrième et dernière station de cette sortie, le jardin d’altitude du Haut Chitelet. Cette dépendance du jardin botanique de Villers-lès-Nancy cultive la flore montagnarde et alpine de toutes les montagnes du monde. Ici, le botaniste se régale les yeux devant les gros capitules de la Leuzée rhapontique ou les fleurs bleu – ciel du pavot de l’Himalaya, pour n’en citer que deux. Les participants s’égayèrent dans le jardin, puis, à partir de 17h30, commencèrent à se diriger vers la sortie par petits groupes et à se dire au revoir en se souhaitant de bonnes vacances.

Photos prises par Sylvain Pontarolo :