Collections de la ville de Metz

La ville de Metz possède des collections de sciences naturelles qui ont été abondées par des membres historiques de la SHNM. Dans l’article ci-dessous, vous trouverez des éléments à ce propos :

Annette Lexa-Chomard et Christian Pautrot (2006). Les collections d’histoire naturelle de la Ville de Metz et les explorateurs naturalistes messins du XIXe siècle. Les Cahiers Lorrains, N°3/4, 52- 67.

Les auteurs :
Annette LEXA-CHOMARD, docteur ès sciences, auteur scientifique, membre correspondant de l’Académie nationale de Metz.
Christian PAUTROT, agrégé de l’Université, professeur, président de la SHNM, membre correspondant de l’Académie nationale de Metz.

Le musée de Metz possède des collections d’histoire naturelle fort anciennes et méconnues, fermées au public depuis 1973. Comme dans de nombreuses villes de province, l’aspect patrimonial de ces collections n’est pas encore apprécié à sa juste valeur. Elles constituent pourtant un témoin culturel et historique incontournable et méritent d’être intégrées, au même titre que bien d’autres collections, dans le patrimoine régional. Pour en apprécier la valeur réelle et convaincre de l’utilité de leur préservation et de leur présentation au grand public, il importait de connaître leur histoire et leur véritable nature.

Ce travail de recensement des collections fut entrepris en 2003 par quelques membres de la Société d’histoire naturelle de la Moselle (SHNM) sous l’impulsion d’Annette Chomard-Lexa qui avait quelques années auparavant, travaillé sur les collections géologiques. Cet état des lieux commencé sans réel soutien de la part des Musées, fut officiellement agréé grâce à Patrick Thil, alors adjoint au maire de Metz en charge de la culture, avec la signature en 2005 d’une convention entre la CA2M et la SHNM. Il est le résultat d’un travail de longue haleine entrepris bénévolement et dans des conditions souvent difficiles par les auteurs, aidés par Jean Méguin, ornithologue et bibliothécaire de la SHNM, travail mené d’une part au musée et d’autre part dans divers services d’archives à Metz et à Paris.

L’histoire des collections
Au début du XIXe siècle, l’essentiel du recensement naturaliste s’achève. Les grands voyages sont terminés (Bougainville, Humbolt, Nicolas Baudin en Terres Australes… ) ; quelques circumnavigations ont encore lieu telles les expéditions scientifiques de Quoy et Gaimard dans les Mers du Sud, de d’Orbigny en Amérique du Sud (commanditées par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris), de la Coquille commandés par Duperey ou de l’Uranie par Freycinet. Alors qu’auparavant l’observation naturaliste était une activité réservée aux notables, lettrés, etc. , après la révolution, les municipalités et l’Etat décidèrent de vulgariser les connaissances au moyen de cours publics et de musées d’histoire naturelle ouverts au public. On passa alors d’une période de découvertes et d’exploration à une période d’enrichissement des collections.

C’est à cette époque que le Muséum de Metz fut fondé :
Le noyau de ces collections se trouvait à l’Ecole Centrale de Metz ( l’actuel Palais de Justice). Instituée par la loi du 5 Brumaire an IV de la République, mais qui disparut à l’institution des lycées en mai 1802. Le 7 fructidor an 12 eut lieu la restitution des collections d’oiseaux, d’insectes et de serpents de l’Ecole Centrale à la Ville de Metz. Cette dernière décida, en 1817, d’engager leur restauration. La collection initiale provenait du cabinet d’histoire naturelle du Prince de Deux-Ponts dont Jean-François Holandre (né en 1753 à Fresnes-en-Woëvre – mort après 1802?), médecin, fut directeur de 1782 à 1793. Elle était aussi constituée de la collection Lucot de Bar-le-Duc et de la collection minéralogique du médecin lorrain Henri Michel de Tennetar, dit du Tennetar (né à Metz-1742-mort en 1800). Ce dernier est connu pour les cours de chimie qu’il dispensa à Metz et Nancy; il laissa également trois ouvrages couvrant les trois règnes, animal, végétal et minéral.
Jean François Holandre était chirurgien militaire. Après avoir débuté sa carrière à la Gendarmerie de Nancy, il embarqua pour deux ans, de 1774 à 1776, à bord de la frégate l’Attalante en qualité de médecin major dans l’inspection des comptoirs du Levants pour le Baron Ferenc de Tott en Turquie, ceci afin de résister à la pression croissante de la Russie. C’est de cette mission sans aucun doute qu’il ramena des oiseaux d’Egypte ou d’Alep (mentionnés dans son Catalogue). De retour en France, alors en guerre contre l’Angleterre, il fut employé à l’hôpital de Brest jusqu’en 1779. Très malade, c’est à Metz qu’il séjourna en convalescence, exerçant la médecine pendant de nombreuses années sans aucune rétribution. Il y donnait également des cours de minéralogie pour l’Ecole Centrale, alors que Chevreuse, pharmacien dispensait la botanique au jardin du Couvent des Capucins. Ces connaissances lui permirent de devenir directeur du Cabinet d’histoire naturelle du Prince de Deux-Ponts (Zweibrücken, ville allemande en Rhénanie-Palatinat) de 1782 à 1793. Cette principauté deviendra française en 1792 pour être perdue en 1814) . Il publia en 1785 un Catalogue des oiseaux Qui composent la collection de son altesse sérénissime Monseigneur le Prince Palatin Duc régnant des Deux-Ponts. Il était également membre de la Société de Médecine qui le chargea un temps d’étudier la manière dont la peste se propage et sur les moyens de s’en préserver.
Il fut envoyé en 1793 dans l’Armée du Nord puis fut nommé à l’hôpital militaire de Metz. Décédé probablement à Moulainville, près de Verdun, la date de sa mort demeure encore incertaine.
Après la Révolution, la République avait fait déposer les objets du cabinet tenu par Jean-François Holandre à l’Ecole Centrale mais la majeure partie disparut. On retrouva, dans le grenier du Palais de Justice de Metz, quelques objets de ce cabinet réputé dans toute l’Europe, un zèbre empaillé et quelques autres animaux, des poissons et reptiles conservés dans l’esprit de vin, ainsi qu’une défense de narval.
La Ville de Metz nomma Jean-Jacques Holandre (1778, Fresnes-en-Woëvre – 1857, Metz), conservateur en 1817, fonction qu’il exerça de 1818 jusqu’en 1841.

Jean-Jacques HOLANDRE, premier conservateur du Muséum.

 

Jean-Jacques Holandre était le neveu de François Holandre ; il fut formé très jeune à l’histoire naturelle par son oncle, alors directeur du Cabinet d’histoire naturelle du Prince de Deux-Ponts, et introduit à Metz alors que ce dernier était médecin à l’hôpital militaire. Il fut avec Victor Simon, l’un des fondateurs de la Société d’histoire naturelle de la Moselle créée en 1835 et fit aussi partie de l’Académie de Metz.

Il assura la restauration de cette collection fort abîmée et l’enrichit à l’aide de dons des membres de la Société d’Histoire Naturelle de la Moselle et d’achats, la ville lui allouant la somme de 600 francs tous les ans à cet effet : mammifères, oiseaux, poissons, reptiles, coquilles, fossiles, roches de la région s’accumulèrent alors. C’est à cette époque qu’il commença à constituer l’herbier de la Moselle, donné au muséum en 1858 par sa veuve, avec un meuble contenant une collection de papillons régionaux, et encore parfaitement conservé. Il assurait en outre des cours de botanique au Jardin des Plantes de l’ancien Couvent des Capucins. Il fut l’auteur, entre autres, d’une Flore de la Moselle (1829, rééditée en 1842) et d’une Faune de la Moselle (1836). Toutes ces collections furent d’abord rassemblées dans la salle de géologie au deuxième étage du muséum, puis, la place manquant, dans la grande galerie du premier étage, toujours en l’état.

 

La grande galerie de zoologie établie vers 1840

En 1828, le muséum était enfin ouvert au public les dimanches et jours de fêtes. En 1831, J. J. Holandre écrivait au Maire de Metz : « L’académie royale de Metz ayant reconnu de quelle utilité l’étude de la géognosie, au point où cette science est parvenue aujourd’hui, peut devenir dans son application à divers services publics, aux ingénieurs, aux agriculteurs, a manifesté le désir qu’il faut instituer aux frais de la Ville un cours public de cette science » (sic). L’étude de cette jeune science en pleine expansion allait constituer un des noyaux durs des premières collections et activités du muséum.

En 1833, la ville de Metz racheta le cabinet de l’ancien maire de Metz, le baron Nicolas Damas Marchant (1767, Pierrepont -1833, Metz). Connu pour ses collections numismatiques et ses livres précieux, il renfermait une collection naturaliste originale par la présence d’oiseaux albinos, dont une partie provenait du cabinet de Deux-Ponts et du cabinet de Dupré de Genest.

A cette époque (1835), la Société d’Histoire naturelle de la Moselle (SHNM) s’installa au sein même du musée. Ses membres assuraient la responsabilité de la gestion (classement) des collections et de leur enrichissement (achats, dons, échanges, moulages d’échantillons fossiles) : Fournel pour la botanique et l’entomologie, Malherbe pour l’ornithologie, Joba pour la conchyliologie, Simon, Hennoque, Lejeune et Reverchon pour la géologie puis Terquem et Taillefert pour la minéralogie en étaient les principaux donateurs et conservateurs. Tous les jeudis du mois, les membres se réunissaient dans la salle de géologie au 2e étage. Equipée de grandes armoires en 1841, elle ne disposait ni de chauffage ni d’éclairage, aussi les réunions n’y avaient-elles lieu qu’en été, et, en hiver, dans la salle de lecture de la bibliothèque . La présentation de la salle de géologie se voulait didactique, avec tableaux synthétiques de couches de terrains et exposition des produits de la géologie appliquée (métallurgie, construction, ornementation). En 1857, le conservateur Olry Terquem déplorait cependant l’exiguïté des locaux. Les collections s’enrichirent grâce également à des dons faits par des voyageurs officiers de Marine lors de missions de guerre, de recherche, d’expansion coloniale, de surveillances maritimes et de ravitaillement, mais aussi par des achats répertoriés dans les archives départementales. A cette époque en effet se développait un véritable commerce d’objets exotiques.

Dominique Henry Louis Fournel (1813-1846), professeur au Collège royal de Metz, succéda à J.-J. Holandre de 1841 à sa mort. Il constitua à cette époque une collection entomologique avec notamment plusieurs centaines de coléoptères exotiques. Il a également laissé un herbier à la SHNM qui l’enrichit après sa mort (48 cartons dont 14 doubles et 20 cartons dont plusieurs composés de plantes des Vosges, des Pyrénées et d’Algérie, classées d’après le Botanicum Gallicum de Duby). Concernant la botanique, il importe de signaler que deux importants herbiers actuellement détenus à la SHNM se trouvaient auparavant au Jardin de Frescatelly (aujourd’hui Montigny-lès-Metz). Le second est celui de Pascal Monard (1794-1874), membre correspondant de la SHNM dès 1836, avec son frère jumeau Charles (1794-1854) : il contient 1500 espèces réunies dans une trentaine de cartons.

Puis ce fut Alfred Malherbe (1804, Ile Maurice – 1865, Metz) qui assura l’administration du muséum (et la présidence de la SHNM) à partir de 1844 et ce jusqu’à sa mort. Ce magistrat, né à l’Ile Maurice d’une famille originaire de Metz, fut nommé au tribunal de Metz en 1832 où il fut juge d’instruction, vice-président du Tribunal, conseiller à la Cour. Très tôt passionné par la nature, il consacrait son temps libre à la botanique, la zoologie et en particulier à l’ornithologie. Il laissa une Monographie des Picidées qui parut en quatre tomes en trois volumes de 1861 à 1863. Cette monographie fut imprimée en 120 exemplaires. Il étudia aussi les oiseaux d’Algérie (dont il décrivit 191 espèces) et de Sicile. Il fut administrateur du Muséum jusqu’en 1863 et rassembla une collection naturaliste très conséquente dont il fit don au Cabinet de la Ville.

Une planche de la Monographie des Picidé(e)s de Malherbe publiée entre 1861 et 1863

Quant à Christian Fridrici (1820, Alzing – 1880, Metz), enseignant à l’Ecole supérieure de Metz, il présida à la réorganisation des collections du muséum de Metz ainsi qu’à l’aménagement du nouveau jardin botanique de Frescatelly dont il devint le directeur en 1868. Il mourut asphyxié au gaz dans la maison Monard, siège de la SHNM.

Un autre personnage contribua grandement à l’enrichissement des collections du muséum : il s’agit d’Olry Terquem (1797, Metz – 1886, Passy). Ce pharmacien membre de nombreuses sociétés savantes, figura parmi les fondateurs de la Société d’histoire naturelle de la Moselle et fut conservateur de la section de géologie du muséum de Metz dont il assura, pour une part importante et ceci jusqu’en 1870, l’enrichissement et le classement de la partie paléontologique. Il donnait également des cours publics de géologie au musée à qui il laissa des collections de roches et fossiles du département de la Moselle. Pionnier de la paléontologie stratigraphique, il fut le découvreur de l’Hettangien, premier étage international du Jurassique dont il réalisa la paléontologie entre 1847 et 1855. Il participa également au développement de la micropaléontologie française avec ses études sur les foraminifères du Lias lorrain dès 1856. Le muséum détient d’ailleurs une collection de modèles de foraminifères en plâtre, reproduits d’après les collections originales d’Alcide d’Orbigny et de Reuss (Muséum d’Histoire naturelle de Paris).

L’annexion allemande frappa de plein fouet la vie scientifique messine, touchée particulièrement par le départ de nombreux membres de la SHNM et de l’Académie. Par voie de conséquence, la vie du muséum d’histoire naturelle de Metz s’en trouva affectée. Heureusement un petit noyau au sein de la SHNM continua à faire vivre l’enrichissement des connaissances en Moselle durant l’annexion : Ernest et Félicien de Saulcy, les Abbés Barbiche, Friren et Kieffer. C’est à cette époque que la SHNM quitta les locaux du muséum de Metz pour s’établir dans une maison déjà citée, léguée par les frères Monard.

De 1871 à 1918, les acquisitions relevèrent surtout de la minéralogie et de la paléontologie. Christian Fridrici , conservateur jusqu’en 1880, eut bien du mal à entretenir les locaux et les collections. A partir de cette date, de plus en plus de documents (Archives municipales de Metz, muséum de Metz) sont en allemand. Les collections sont réorganisées et des étiquettes des entrées sont écrites dans la langue de l’occupant. Le conservateur du Musée, Johann Baptist Keune (1858-1937), assura fort heureusement un suivi rigoureux des entrées de cette période : dons et achats de minéraux, fossiles, restes d’animaux quaternaires, collections de papillons, coquilles, mammifères, oiseaux, enrichirent les collections existantes.

Au sortir de l’annexion, la SHNM reprit tout doucement ses activités et son essor, accueillant notamment en son sein des personnages de premier plan comme Wilfried Delafosse et André Bellard. André Bellard [1890, Le Flêche (Sarthe) – 1969, Corbie (Somme)] , pionnier de l’archéologie de Moselle, dirigea le musée de Metz de 1945 à 1955. Wilfried Delafosse (1892, Saint-Lô – 1976, ?), enseignant agrégé en Sciences Naturelles à Metz, fut président de la SHNM de 1927 à 1957 et membre de l’Académie de Metz. Cet ardent protecteur de la nature, initiateur des premières expositions de la Société, s’intéressa tant à la géologie qu’à la faune quaternaire (notamment mammouth et auroch) de la Vallée de la Moselle à partir de 1927. Ce qui explique aussi les nombreux restes venus enrichir la collection initalement accumulée au musée depuis les premières découvertes en 1824 (Fournel, Holandre, Soleirol, Simon). Féru d’ornithologie, il révisa la collection d’oiseaux du baron Marchant et s’intéressa particulièrement à la faune locale (corbeaux, cigognes). En 1927 le musée reçut l’importante collection de René Paquet d’Hauteroche (1845, Charleville – 1927, Paris). Ce juriste, et ornithologue de premier plan, membre de la SHNM et de l’Académie de Metz, était fortement attaché à la commune de Woippy où il résida longtemps et dont il fut l’historien.

Après la guerre de 1939-45, les collections d’histoire naturelle du muséum ne s’enrichirent plus guère. Après la disparition d’André Bellard, dernier conservateur naturaliste, les salles du muséum furent délaissées. En 1973, la municipalité de Metz décida leur fermeture. Les collections d’animaux naturalisés furent heureusement entretenues correctement, mais pas les collections géologiques dont une partie, entreposée dans un grenier, eut beaucoup à souffrir de l’humidité et de la poussière . La grande galerie devint alors une réserve.

Rassemblement de rapaces effectué dans la galerie de zoologie vers 1970)

La SHNM œuvre depuis 2001 à l’étude des collections avant une hypothétique réouverture.

 

LES COLLECTIONS

Les donateurs

Outre les principaux personnages précédemment cités et qui ont contribué de manière substantielle à l’agrandissement et à l’organisation des collections, d’autres donateurs méritent d’être signalés. Il s’agit bien souvent de militaires en mission, nés à Metz ou mariés à Metz. Parmi eux, citons :

François Marie van der Straten Ponthoz (Comte) (1816-1903) épousa la Comtesse de Chérisey en 1840 et donna environ 60 oiseaux du Brésil entre 1850 et 1854.

Jean Nicolas Eugène Vesco (1816 Metz-1880, ?), chirurgien de vaisseau sur L’Uranie (campagne de guerre de l’Amiral du Petit Thouars en Océanie, Iles Marquises et Tahiti de 1843 à 1847), donna une trentaine d’oiseaux et des coquilles.

Trois membres de la famille de Saulcy se firent remarquer par leurs activités naturalistes. Parmi ceux -ci, Louis Ernest Marie Joseph Caignart de Saulcy (1803, Grenoble – 1888, Metz), fit une carrière d’officier dans la marine après avoir été reçu à l’Ecole polytechnique. Il fit de nombreux voyages de 1825 à 1839 : Brésil et Chili sur la corvette L’Ariège (1825-1826) puis La Meuse, Antilles sur L’Abeille (1827-1829), Sénégal sur L’Hermione (1831-18321), Méditerranée sur L’Algésiras (1835-1838), et enfin Mexique sur la Naïade (1839). Il déposa ses collections naturalistes au musée de Metz à son retour en 1840. A cette date, il se maria et dès lors vécut à Metz : membre de l’Académie de Metz, il fut maire de Plappeville et assura un temps la présidence de la SHNM. Il publia sur la sériciculture dans la région de Metz mais aussi sur l’archéologie égyptienne. Il laissa entre autres des oiseaux du Brésil, Pérou et Martinique.

Ernest Caignart de Saulcy, officier de Marine, pourvoyeur du Muséum en espèces exotiques

 

Etienne Pierre Laurent Ferdinand Niepce (1809, Cassel, Duché de Hesse – 1889, Sennecey-le-Grand), commandant de place en Afrique du Nord et en Italie, épousa une messine et donna oiseaux et mammifères méditerranéens,

Jacques-Nicolas Hyppolite Brosset (1821, Metz-1889, Toulon) lieutenant de vaisseau, navigua sur La Recherche (1842-1843) en Islande et Terre Neuve puis La Prévoyante (1844) en Islande (missions cartographiques) ainsi qu’en Océanie d’où il ramena oiseaux et coquilles.

Mutel, pharmacien à Longwy, partit en 1844 au Brésil et au Chili d’où il ramena environ 10 oiseaux.

Schramm, receveur des douanes à la Guadeloupe (1856-58), laissa quelques oiseaux et beaucoup de coquilles, coraux, crustacés, etc.

Vaissières et Arnaud, explorateurs, ramenèrent de Nubie (1850) quelques oiseaux et surtout des crustacés et coquilles.

Le Capitaine Ledoux transmit à Malherbe de nombreux vertébrés d’Afrique du Nord (1838 puis 1854-1856) ; ce dernier les donna au Muséum en son nom.

Wendling, sous-lieutenant d’infanterie de marine, ramena quelques pièces de Nouvelle- Calédonie (avant 1870).

Le Commandant Vignotti fit don d’oiseaux et insectes du Mexique (1859).

On trouve également plusieurs lots qui furent donnés par le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, notamment une partie de la collection d’oiseaux de Charles de Bonaparte et un don de coquilles d’Alphonse Milne Edwards (1868). Beaucoup d’achats se firent auprès de marchands naturalistes comme la Maison Verreaux : les frères Verreaux, Edouard et Jules, ramenèrent de leurs voyages une immense collection qui alimenta l’entreprise familiale de vente d’objets et de spécimens d’histoire naturelle à Paris. L’ancienneté des collections explique qu’on y rencontre plusieurs espèces disparues, notamment le grand pingouin et le pigeon migateur.

Le pigeon migrateur américain, espèce éteinte en 1914 :

Le musée possède une importante collection géologique (roches, minéraux, fossiles) de provenance parfois difficile à déterminer en raison de la disparition des étiquettes (dons, achats en Allemagne et à Paris, échanges avec d’autres sociétés savantes). Les principaux donateurs en furent Simon, Terquem, Fournel, Joba, Lejeune, Fridrici et Holandre qui, pendant une quarantaine d’années ont constitué une collection régionale de premier ordre.

Ces mêmes membres de la SHNM accrurent de façon significative les collections régionales concernant tous les domaines de l’histoire naturelle et notamment celle de mollusques.

ETAT DES DIVERSES COLLECTIONS

Les collections d’invertébrés

Le groupe le mieux représenté est sans conteste celui des cnidaires, du fait de la taille et de la puissance d’évocation de ses membres. La grande galerie de zoologie présente dans les vitrines centrales une quantité notable de madrépores, achetés ou ramenés pour la plupart d’entre eux par les navigateurs du milieu du XIXè siècle. Les échinodermes sont également assez abondants, attirant l’attention par leurs formes assez originales dans un monde dominé par la symétrie binaire. Autre avantage évident, le fait qu’ils disposent d’un squelette calcaire. Comme pour les madrépores, la source est exotique et les mers tropicales ont généreusement pourvu les fonctionnaires croisant dans ces « pays chauds », notamment Vesco et Schramm.

Quant aux autres groupes, spongiaires, vers et autres, leur petite taille ou leur consistance les a souvent relégués dans des bocaux de liquide conservateur.

 

La collection de mollusques

Cette importante collection est présentée en partie dans les vitrines centrales de la grande galerie de zoologie. Une importante quantité de pièces est également déposée dans des tiroirs de la galerie de la chapelle-bibliothèque.

La présentation dans la salle de zoologie date de la fin du XIXe siècle et depuis, les couleurs de la plupart des pièces s’est estompée en raison de la lumière du jour ainsi, malheureusement que l’écriture des étiquettes.

Christian Fridrici publia en 1874 le Catalogue de la collection conchyliologique du musée de la ville de Metz. La collection compte alors 1901 espèces.

Mr Joba acheta une importante quantité de coquilles, chez une marchande naturaliste parisienne, Madame Dupond, entre les années 1844 – 1867. Outre un apport initial conséquent de Holandre, l’importante collection du colonel Hennoque fut acquise avec des minéraux en 1881, une autre partie provenant du Muséum de Paris ayant été transmise par ses soins en 1852. D’autres collections suivirent : Terquem, de Saulcy , Brosset, Schramm, puis Vimont en 1883, l’abbé Dupuy en 1885 et Pouillou en 1889.

Un registre d’entrée du muséum datant probablement de la dernière décennie du XIXe signale l’existence de 4532 espèces, ce qui constitue un accroissement considérable par rapport au catalogue de Fridrici. Ce registre manuscrit porte un cachet rouge du «  Museum der Stadt Metz » et présente la collection conchyliologique par classes, ordres et familles suivie d’un supplément et d’une table alphabétique. La date d’entrée la plus récente est 1894.

Les coquilles sont originaires de pratiquement toutes les mers : Océan des Grandes Indes, Méditerranée, Amérique, Terre-Neuve, Antilles, Ile Maurice, Brésil, Pérou, Chili , Nouvelle Zélande, Chine, Sénégal. Leur origine géographique amène à quelques remarques : la majeure partie provient de l’Océan Indien, puis du Pacifique et des Antilles, avant l’Atlantique, la Manche et la Méditerranée. Cette répartition originale est probablement due au fait que les Messins du milieu du XIXe ne quittaient guère la région et en tout cas, ne fréquentaient pas les bords de mer, Terquem excepté. Ils étaient en outre attirés par l’exotisme des objets ramenés par les militaires fréquentant les mers lointaines.

La collection de crustacés

Elle est présentée dans la partie inférieure des vitrines centrales de la grande galerie de zoologie, du côté fenêtres. Comme pour la collection de mollusques, la lumière a malheureusement atténué les couleurs des carapaces et rendu peu lisibles les étiquettes.

Elle est décrite dans l’Inventaire des crustacés du cabinet d’histoire naturelle de la ville de Metz. par Adolphe Nicolas Bellevoye (Bull. SHNM, 1870).

L’accroissement de la collection de crustacés du muséum eut lieu essentiellement au XIXe siècle. Quelques jalons importants pour l’appréhender sont l’inventaire réalisé en 1828 par Jean-Jacques Holandre. Il y avait alors 80 espèces réparties en 36 genres. C’est également Holandre qui, en tant que directeur du muséum, géra cette collection jusque dans les années 1850. Entre 1828 et 1865, s’y ajoutèrent une dizaine d’espèces d’origine indéterminée.

Entre 1865 et 1870 la collection s’accrût de façon significative grâce à de nombreux dons. Elle comptait alors 178 espèces réparties en 102 genres auxquelles s’ajoutaient 24 dessins de petits crustacés faits d’après les planches de l’Histoire des Crustacés de Milne Edwards (1837).

Les donateurs sont : le Muséum de Paris par l’intermédiaire de M. Milne Edwards (28 espèces en 1868), Schramm (13 espèces entre 1856-58), F. de Saulcy (3) , Holandre (5) , Terquem (19) , P. Odent (2), Gautier, planteur à Bourbon (2), Warion (5), Bellevoye (14), Leprieur (1), Vignotti (1).

Parmi ces dons, on trouve deux ensembles homogènes : les crustacés de Guadeloupe donnés par Schramm et ceux de Dunkerque donnés par Terquem qui y allait en villégiature. Bellevoye a donné des animaux aquatiques et terrestres de la région messine. Les dons du Muséum de Paris concernent essentiellement les mers tropicales : Océans Indien et Pacifique.

Parmi cet ensemble de crustacés actuels, figurent également 24 fossiles régionaux ou non et un trilobite donnés par Terquem.

La collection d’insectes

On trouve dans la notice sur le musée d’histoire naturelle de Metz par Holandre 1841 la triste histoire de la collection d’insectes du cabinet du prince des Deux-Ponts, ramenée par les troupes révolutionnaires et entreposée au palais de justice, détruite par des pillards qui en ont récupéré les épingles.

Environ 160 boîtes dont une de scorpions sont présentées dans les vitrines à droite de la grande galerie. Elles renferment essentiellement des espèces européennes de tous les ordres. Seuls des papillons exotiques (14 boîtes apparemment assez récentes), de gros coléoptères, dynastes, goliaths et des buprestres africains et asiatiques illustrent les autres continents.

Un meuble à tiroirs renfermant les lépidoptères régionaux de la collection de Jean-Jacques Holandre est remisé dans la réserve de zoologie.

Les origines sont rarement signalées, sauf pour un ensemble de boîtes présentant des insectes nuisibles offertes par Christian Fridrici alors conservateur du jardin botanique, vers 1850.

Les dates d’entrée figurées sont comprises entre 1906 et 1939 avec une importante quantité de papillons en 1932 et 1933. Durant la première annexion, Keune a acquis plusieurs collections d’insectes exotiques.

Les boîtes rassemblent soit des insectes classés par familles, soit des présentations didactiques d’insectes « nuisibles » avec les stades de leur développement données par un ancien élève des Cours industriels de la ville de Metz en 1870. Une partie importante concerne la faune française mais une part non négligeable présente des insectes exotiques, notamment africains. Les boîtes sont en bon état et n’ont pas été infestées par des entomophages. Par contre, certains insectes ont perdu leur étiquette après avoir été rassemblés à une date récente dans de nouvelles boîtes dans un but apparemment esthétique.

Collections de vertébrés

Collections de poissons

La vitrine au fond à droite de la grande galerie présente la collection de poissons naturalisés de Holandre. Cette collection, ainsi que celle de reptiles, semble ancienne puisque restaurée peu après 1838.

La partie arrière de la grande vitrine gauche de la réserve renferme environ 150 bocaux de poissons, amphibiens et reptiles. Parmi eux, de nombreux bocaux de poissons européens en liquide conservateur. Quelques pièces de grandes dimensions notamment requin et mole sont protégés sous des bâches avec les mammifères de la bibliothèque. Il faut enfin signaler un requin de près de 3,5 mètres trônant sur les vitrines de la salle de géologie.

Amphibiens

Peu d’amphibiens en liquide conservateur se trouvent dans la vitrine gauche précitée, au fond de la réserve. Il s’agit pour beaucoup d’espèces exotiques dont on n’a malheureusement pas de registre spécifique.

Reptiles

Quelques pièces remarquables naturalisées, anaconda, crocodiles et une grande quantité d’espèces en liquide conservateur d’origines variées, Europe, Afrique, Asie et Brésil. Les spécimens régionaux sont logiquement très bien représentés. Les donateurs sont rarement identifiés, notons toutefois un boa donné en 1853 par Théophile Dégoutin.

Collection d’oiseaux

Accumulation d’oiseaux exotiques dans la grande vitrine gauche de la réserve :

Ils proviennent de toutes les régions du monde: Antilles, Amérique du Sud (Guyane, Brésil, Pérou, Chili, Colombie), Océanie (Tahiti), Australie et Nouvelle Zélande, Afrique (Algérie, Sénégal, Nubie, Egypte), Europe, Atlantique Nord (Islande, Terre-Neuve, Spitzberg), Italie.

Sur un ensemble d’environ 3000 oiseaux, 2350 sont répertoriés sur un registre manuscrit de 235 pages entières ou partielles, copie probable d’un registre plus ancien effectuée vers 1900. Les dates d’entrée au muséum s’échelonnent entre 1778 et 1904 avec beaucoup de mentions pour 1828. En fait, le nombre 1828 est souvent précédé d’un « a » qui pourrait signifier que les oiseaux étaient présents dans la collection avant 1828 à moins qu’ils n’aient été achetés à cette date. Une part sans doute non négligeable existait probablement à l’époque, notamment en ce qui concerne les oiseaux locaux. Peut-être même certains d’entre eux étaient-ils des rescapés de la collection du cabinet d’histoire naturelle du Prince des Deux-Ponts ramenés à Metz par Jean-François Holandre. Un nombre important provient de la collection du baron Marchant (1767-1833) ; certains sont clairement identifiés dans le registre. La date 1833 figurant sur le registre correspond sans doute à l’achat de la collection par la ville de Metz.

La collection Marchant est du plus haut intérêt non pas tant pour les espèces représentées qui sont somme toute assez communes, mais par le fait que son auteur s’était passionné pour les variétés « albines », maintenant appelées albinos. Une part importante des oiseaux du muséum provient de la collection d’Alfred Malherbe. Il se procura les oiseaux par échange, achat et par envoi gracieux de correspondants parmi lesquels l’un des plus actifs fut le capitaine Ledoux en poste à Philippeville en Algérie à partir de 1838. Il semble qu’une grande partie des étiquettes collées sous les socles soient de sa main, comme le laisse supposer sa signature, souvent apposée.

 

Complexité d’une étiquette écrite par Alfred Malherbe :

D’autres donateurs sont fréquemment cités, notamment Vesco qui navigua dans le Pacifique, Brosset dans les mers australes, le Comte van der Straten von Ponthoz (nombreuses orthographes différentes dans le registre et sur les étiquettes) en 1854. Le Muséum de Paris a fourni un certain nombre d’oiseaux de la collection du Prince Charles Bonaparte, notamment en 1852 et 1859.

Une quantité non négligeable d’oiseaux n’est par répertoriée dans le vieux registre des oiseaux du muséum et ne portait pas de numéros avant que Béatrice Petit n’entreprenne à partir de 1990 un recensement général des oiseaux en vue de restauration, à la demande de Monique Sary, alors conservatrice en chef des musées. Mlle Petit a attribué aux oiseaux un nouveau numéro (NN) pour les oiseaux en bon état ou un nouveau numéro (NNR) pour les oiseaux à restaurer.

Il existe ainsi environ 500 oiseaux NN et 200 oiseaux NNR.

Parmi ceux-ci, un certain nombre ont retrouvé leur ancien numéro de registre grâce à des recoupements effectués par C. Pautrot. Les oiseaux NN et NNR ont donc diverses origines possibles : certains entrés anciennement au muséum et dûment répertoriés dans l’ancien registre avaient perdu leur étiquette ou celle-ci étant devenue difficilement lisible avait été malencontreusement grattée sous le socle. D’autres, heureusement la plus grande partie, semblent être arrivés au muséum après 1918 et n’ont pas été privés d’une éventuelle étiquette de localisation. Ils ne portaient pas de numéro mais seulement une étiquette dactylographiée avec mention des seuls noms français et latin. Il pourrait s’agir de la collection de René Paquet de Hauteroche (pseudonyme Nérée Quépat) réceptionnée en 1927. Leur registre d’entrée n’a pas été porté à notre connaissance. Les lieux de capture de ces oiseaux ne figurent jamais sur l’étiquette, ce qui est un malheureux handicap pour l’ornithologue. D’autres portent sur leur socle, sous l’étiquette dactylographiée, une petite étiquette avec nom français, nom latin, sexe, la lettre M qui signifie probablement « Moselle » ou une autre localisation géographique. Delafosse a évoqué cette collection en 1938 dans le trente-cinquième bulletin de la SHNM.

Une importante collection d’œufs est conservée dans des tiroirs du meuble situé devant la fenêtre du fond de la grande galerie. Malheureusement, ils ont subi les outrages du temps et leur teinte est méconnaissable sous une épaisse couche de suie. La vitrine arrière gauche de la réserve de géologie renferme des œufs d’autruche et un moulage d’œuf d’Aepyornis qui avait impressionné Keune et dont il fait mention dans un rapport de 1907.

Collection de mammifères

Elle est constituée de 230 animaux étiquetés appartenant à 120 espèces

Les étiquettes ne sont guère loquaces et beaucoup ne portent aucune mention d’origine. Beaucoup sont de nouvelles étiquettes et il est à espérer qu’elles n’ont pas remplacé des étiquettes plus vieilles et complètes qui n’auraient plus été jugées dignes d’être conservées comme ce fut le cas pour les oiseaux.

Aucun registre d’entrée n’a pour l’instant été mis à jour, ce qui fait que les dates et provenances de beaucoup de mammifères sont inconnues.

La collection est relativement beaucoup plus pauvre que celle d’oiseaux. Les navigateurs ayant fourni le muséum et les conservateurs chargés d’accroître les collections ne semblent donc pas avoir été particulièrement attirés par ce groupe. L’achat d’animaux naturalisés, souvent de grandes dimensions dépassait peut-être également les possibilités budgétaires d’alors. Il est à noter qu’un certain nombre d’animaux de prix proviennent de ménageries ambulantes comme c’est le cas du tigre royal décédé dans une ménagerie en 1846 et du lionceau de 1833. Quelques animaux donnés par Malherbe proviennent en fait du capitaine Ledoux, ainsi sans doute que la plupart des mammifères originaires d’Algérie et notamment de la région de Constantine et de Bône. Des quantités répétitives d’animaux gibiers et « nuisibles » ont été donnés par des chasseurs locaux.

Alors que la collection d’oiseaux est relativement bien calée dans le temps, celle de mammifères l’est beaucoup moins. Un certain nombre sont arrivés durant l’annexion si l’on en croit quelques étiquettes portant des synonymes allemands. Des arrivages dus aux chasseurs se poursuivent jusqu’après 1945.

L’origine géographique des animaux est soit notée sur les étiquettes, soit déduite des connaissances actuelles : 142 individus de 54 espèces européennes ; 37 de 28 espèces africaines ; 24 de 18 espèces d’Amérique du Sud ; 7 de 4 espèces d’Amérique du Nord ; 10 de 8 espèces d’Asie ; 8 de 6 espèces d’Océanie.

La majorité provient logiquement d’Europe avec de nombreux doublons: belettes, écureuils, hérissons, hermines etc. Les animaux des régions côtières des autres continents représentent le plus fort contingent, l’Amérique du Sud étant bien représentée. Seule l’Algérie a fourni des animaux de zones plus continentales. L’Amérique du Nord est étonnamment peu représentée, de même que l’Asie. Plus précisément, la répartition est calquée sur les lieux d’escale des navires le long des voies commerciales et les stations où séjournaient les bâtiments militaires.

Quelques peaux de félins tachetés sont à signaler dans les vitrines gauche de la réserve.

Quelques pièces d’anatomie humaine sont conservées dans des bocaux, notamment des fœtus ainsi que des vestiges de momies égyptiennes.

Collection ostéologique

Elle rassemble une centaine de pièces osseuses montées et crânes. Les squelettes de mammifères sont les plus abondants et concernent essentiellement des espèces régionales.

Quelques oiseaux et reptiles sont également présentés. Les crânes d’espèces de toutes régions sont abondants, à noter toutefois l’absence des grandes espèces africaines, hormis un crâne d’hippopotame. La dent de narval, seule pièce certaine provenant du cabinet des Deux-Ponts est également à signaler.

Herbier du Muséum

L’herbier de plantes régionales constitué par J. – J. Holandre renferme environ 2500 espèces récoltées vers 1840 classées dans 44 cahiers. Son état de conservation est remarquable. A ces plantes s’ajoutent quelques fruits secs exotiques de grandes dimensions et d’autres dans du liquide conservateur, certains signalés comme faisant partie de la collection Belhomme.

La collection de géologie

La salle de géologie équipée de vitrines en 1841

Elle a été constituée au milieu du XIXe siècle par les membres de la SHNM après sa création en 1835. Lors des réunions hebdomadaires qui se tenaient dans la salle de géologie du 2e étage du musée à la belle saison ou dans la salle de lecture de la bibliothèque en hiver, les membres apportaient très fréquemment des objets récoltés dans la région lors de sorties également très fréquentes. Les objets étaient destinés à l’accroissement soit du cabinet d’histoire naturelle de la ville, soit de la collection de la société, collection qui a par la suite été léguée à la ville et qui se trouve actuellement déposée en divers endroits au musée : salle de géologie, chapelle-bibliothèque et grenier, sans compter les coquilles fossiles présentées dans les vitrines avec les coquilles actuelles. La salle de géologie est à l’abandon depuis les années 1960, la salle a été réduite et les contenus des meubles démontés gisent entassés au centre de la pièce. Seules 9 vitrines ont été épargnées et montrent des échantillons minéralogiques et paléontologiques de grand intérêt.

Outre les dons de Simon, Terquem, Holandre, etc., des correspondants d’autres départements ont envoyé à la Société des échantillons de fossiles des terrains tertiaires de la région de Soissons ( Michaud par l’intermédiaire de Joba), des fossiles tertiaires de la région de Beauvais (Graves par Taillefert), moulages de vertébrés fossiles du Muséum de Paris, fossiles de la région de Valence ( Johannys), échantillons de Sicile (Gemerallo). Une importante collection de fossiles dévoniens originaires d’Allemagne provient manifestement d’achats à un marchand naturaliste de Heidelberg. A citer également une collection de moulages en plâtre de grandes dimensions représentant des foraminifères confectionnés pour Alcide d’Orbigny.

Des sablières de la région proviennent une quantité notable d’ossements fossiles de vertébrés quaternaires qui sont arrivés au musée au fur et à mesure des découvertes jusque dans la première moitié du XXe siècle. On y trouve essentiellement des restes de mammouths, de rhinocéros et d’aurochs.

 

Conclusion

Figment des collections naturalistes du musée de Metz a été considérable durant la plus grande partie du XIXè siècle, du fait de l’activité des membres de la Société d’histoire naturelle de la Moselle. Aux quelques pièces rescapées du cabinet de l’Ecole centrale, lui même héritier de celui du Prince des Deux-Ponts, se sont ajoutées par achat, dons et échanges des dizaines de milliers d’autres pièces, quelques-unes appartenant à des espèces maintenant disparues. La source des entrées, tarie au début de l’annexion fut réactivée dans une certaine mesure sous l’action du Pr. Keune et quelques entrées ont continué à alimenter les collections jusque dans les années 1930. Depuis, les centres d’intérêt tant national que municipal changeant et surtout l’absence de conservateur détaché au Muséum ont tari l’approvisionnement. Le coup de grâce a été porté aux musées d’histoire naturelle français donc également à celui de Metz avec l’avènement de la biologie moléculaire dans les années 1960 et surtout au fait que l’étude de la nature est maintenant considérée comme obsolète en France. L’ancienneté de ces collections, leur homogénéité, leur état de conservation satisfaisant font d’elles des témoins historiques remarquables des préoccupations des sociétés savantes provinciales au XIXe siècle, à une époque où Metz était un centre culturel en plein essor. Ces atouts devraient permettre au Muséum de Metz de revoir le jour sous une autre forme, à l’heure où la perte de biodiversité est de plus en plus préoccupante et où l’intérêt du public pour ce patrimoine croît comme en témoigne la fréquentation de nos anciennes salles quand elles sont ouvertes lors des « nuits des musées ».

ARCHIVES CONSULTEES :

Archives de l’armée de terre, Vincennes : dossiers militaires

Archives historique de la Marine, Vincennes : dossiers de marins et de campagne

Archives municipales de Metz : Dossiers Musée de Metz, 2R

Bibliothèque du Musée de la Marine, Paris : annales maritimes, dossiers de navires

Bibliothèque et Archives des Musées de Metz

Archives de la Société d’Histoire naturelle de la Moselle

 

BIBLIOGRAPHIE :

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Adolphe BELLEVOYE, « Dons faits au cabinet d’Histoire Naturelle de Metz et description des espèces nouvelles qu’ils contiennent », Bull. Soc. Hist. Nat. Moselle, 12e Cahier, 1870, p.105-114.

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