Sortie grand public le samedi 22 mai 2004

Journée mondiale de la biodiversité le 22 mai 2004

Qualité des eaux de Gorze à Corny-sur-Moselle

A l’occasion de cette journée dont le thème était « eau, alimentation et santé humaine », la Société d’Histoire naturelle de la Moselle a organisé une sortie grand public qui s’est déroulée à Gorze, à Novéant et à Corny sous la conduite de C. Pautrot. Les participants ont ainsi pu déduire la qualité des eaux de la présence d’animaux et plantes aquatiques. En effet, certains êtres sont très sensibles à diverses pollutions et leur présence dans l’eau est tout-à fait indicatrice de son état. Un arrêt près de l’aqueduc souterrain sur la route de Novéant à Gorze a permis de rappeler la localisation des nappes de la région : base du Bajocien, nappe alluviale de la Moselle et nappe captive du Grès vosgien. Un deuxième arrêt dans un ruisseau entre Gorze et Ancy a montré une eau pure avec en particulier des larves de perles, d’éphémères, de phryganes, de libellules ainsi que des planaires, animaux très sensibles aux pollutions. A sa confluence avec la Moselle à Novéant, le ruisseau de Gorze présente une eau de qualité nettement plus médiocre puisque la variété de la faune y est beaucoup plus faible avec seulement quelques éponges d’eau douce, Ephydatia fluviatilis, des vers et des Dreissenia. Il faut dire que ce ruisseau récupère durant son parcours des quantités notables d’effluents agricoles et citadins qui ne plairaient guère aux animaux du premier site. La promenade se poursuivit à Corny au bord de la Moselle sur un site repéré par A. Chomard. Les rives de la rivière sont trompeuses puisqu’on y rencontre une faune abondante et variée avec notamment des gammares, des sangsues, des gastéropodes (limnées, paludines) et d’autres évoluant parmi les plantes aquatiques. Ces rives donnent donc l’illusion d’une eau de bonne qualité mais à 5 mètres du bord, c’en est fini. En effet, l’eau très trouble du fait d’algues unicellulaires ne permet plus l’installation de plantes aquatiques ni des animaux qui les consomment. Le développement exagéré de ces algues planctoniques est dû à la présence dans l’eau d’une teneur importante en engrais (nitrates et phosphates) et sans doute pesticides provenant des cultures situées en amont. Seuls survivent alors sur le fond d’innombrables mollusques envahisseurs tolérants venus d’Afrique et d’Asie : les corbicules qui ressemblent à de petites palourdes. Ces animaux filtreurs consomment les algues mais aussi malheureusement de grandes quantités d’oxygène qui font défaut aux autres espèces. Rares sont les espèces qui supportent ces conditions. Ainsi donc, l’observation de la faune aquatique donne une excellente idée de la qualité de l’eau: une grande diversité est synonyme de bonne qualité donc d’une dépense moindre pour rendre l’eau potable car n »oublions pas que Metz tire son eau à la fois de la source des Bouillons à Gorze et de la nappe alluviale de la Moselle et que la qualité de ces eaux est directement dépendante de la quantité d’engrais et de pesticides qui sont épandus sur les terres situées en amont, (sans parler du chlore des salines mais cela est une autre histoire). Certes, la Moselle est encore belle mais la couleur brun-verdâtre de son eau laisse un peu perplexe.